Zoom sur la maladie Cœliaque
Dernière mise à jour : 10 nov. 2020
La maladie cœliaque ou intolérance au gluten est une des maladies digestives les plus fréquentes. Sa connaissance a beaucoup progressé durant ces vingt dernières années, mais le seul traitement connu reste l’éviction totale du gluten. Cependant, avant de commencer un régime aussi restrictif et astreignant, il faut établir un diagnostic précis.
Comment se manifeste la maladie Cœliaque ?
La maladie cœliaque est une intolérance permanente à une ou plusieurs fractions protéiques du gluten contenues dans certaines céréales (moyen mnémotechnique : SEBOKA > Seigle Epautre Blé Orge Kamut Avoine). Elle provoque une atrophie villositaire (destruction des replis de la muqueuse et du tissu conjonctif de l’intestin grêle), entraînant une mauvaise absorption des nutriments, en particulier du fer, du calcium et de l’acide folique.
On estime qu’une personne sur 100 peut développer cette maladie en Europe. La maladie cœliaque peut toucher les enfants et les adultes dans toutes les tranches d’âge. En France, seuls 10 à 20 % des cas seraient aujourd’hui diagnostiqués, car 80 % des sujets sont atteints de symptômes mineurs comme une simple carence en fer ou de formes asymptomatiques.
Symptômes de la maladie cœliaque
Les symptômes de la maladie cœliaque sont multiples
Symptômes chez l'adulte et l'enfant
- Amaigrissement
- Anorexie
- Aphtose buccale récidivante
- Atteinte articulaire
- Augmentation isolée des transaminases
- Carence en fer/anémie ferriprive
- Dermatite herpétiforme
- Diarrhée/ballonnement
- Douleurs articulaires
Symptômes chez l'enfant :
- Retard de croissance pondérale
- Retard de croissance staturale, voire nanisme
- Retard pubertaire
- Fatigue, apathique et tristesse
- Abdomen ballonné
- Anomalies de l’émail dentaire
Symptôme spécifique aux adultes :
- Ostéopénie/ostéoporose inexpliquée
- Crampes musculaires
- Stomatite aphteuse
- Irrégularités menstruelles
- Fausses couches à répétition
Le nombre et l’intensité des symptômes varient d’une personne à une autre.
Il y a de 5 à 10 fois plus de sujets qui présentent une maladie cœliaque parmi les diabétiques insulinodépendants (DID)
Parent au premier degré avec un patient cœliaque (risque multiplié par 5 à 10)
Intolérance ou allergie ?
Il ne faut pas confondre l’intolérance au gluten avec l’allergie au blé, plus rare, qui met en jeu un mécanisme immunitaire différent et des réactions d’hypersensibilité immédiate avec des manifestations allergiques (éruption cutanée, œdème de Quincke et choc anaphylactique dans les formes les plus graves).
Diagnostiquer la maladie cœliaque
Le diagnostic repose sur la recherche d’anticorps sériques spécifiques de la maladie dans le sang, les IgA anti-transglutaminase. La confirmation se fait par des biopsies sur la partie haute de l’intestin grêle (duodénum) par voie endoscopique.
Chez les enfants, l'ESPGHAN (Société européenne de gastro-entérologie, hépatologie et nutrition pédiatriques) recommande de ne pas effectuer de biopsies dans certains cas bien précis et après avis d'un pédiatre gastro-entérologue.
Traitement
Le seul traitement de la maladie consiste à suivre un régime sans gluten strict et à vie. La mise au régime sans gluten doit conduire à une rémission des symptômes. Il n’existe aujourd’hui aucun traitement médicamenteux.
Dans le cas de la maladie coeliaque l'éviction simple du gluten ne suffit pas, il faut également éliminer les traces de gluten souvent présentes dans les produits alimentaires (charcuteries, plats cuisinés, sauces, produits surgelés, confiseries, médicaments...).
Enfin il faut éviter toute contamination croisée pour être sur d'éliminer totalement le gluten : éviter de stocker de la farine classique chez vous car les poussières très fines peuvent contaminer vos produits sans gluten stockés à proximité. L'idéal est de conserver les produits sans gluten de la personne cœliaque dans un placard spécifique.
Le régime sans gluten
Le suivi par un diététicien ou un nutritionniste est fortement recommandé. Un tel régime est particulièrement contraignant, car il oblige à supprimer de l’alimentation tous les aliments susceptibles de contenir du gluten (même en petites quantités) ou d’être contaminés par du gluten.
Parallèlement, juste après le diagnostic, il est parfois nécessaire de prendre en charge les conséquences de la maladie par des traitements adaptés :
La correction des carences par des suppléments en vitamines ou en minéraux ;
Une réalimentation en cas de malnutrition importante.
Le suivi du régime sans gluten est particulièrement difficile lors des repas en collectivité. Pour les enfants, il est possible d’obtenir des repas sans gluten, par le biais d’un projet d’accueil individualisé (PAI), établi entre le directeur de l’école, le médecin, le médecin scolaire et le responsable de la restauration scolaire.
En pratique, les intolérants au gluten doivent supprimer de leur alimentation :
Tous les produits contenant une variété de blé, de l’orge, du seigle ou un hybride de ces céréales ;
Le pain, les viennoiseries et les pâtisseries ;
Les pâtes alimentaires ;
Les biscuits ;
Tous les aliments panés, enfarinés ou enrobés de pâte à frire ;
Les pains de viande et de poisson contenant de la farine ou de la chapelure ;
Les soupes, desserts et sauces industrielles ;
Toutes les bières ;
Le seitan (aliment végétarien, très riche en gluten).
De plus, le gluten est souvent présent en faible quantité dans les charcuteries, le sucre glace, les épices ou certains médicaments.
Les produits sans gluten font l’objet d’une réglementation stricte. Depuis 2009, le règlement européen n° 41/2009 fixe la composition et l’étiquetage des denrées alimentaires convenant aux intolérants au gluten.